Sorti le 19 septembre 2014
Tony Bennett se passe de présentations fastidieuses avec ce cinquante-septième album en carrière. Le crooner américain, qui se plaît à mélanger habilement pop et jazz depuis plusieurs décennies, s’allie ici avec la popstar Lady Gaga pour nous offrir une revisite de plusieurs des plus beaux classiques jazz du 20e siècle.
C’est Anything Goes du grand Cole Porter qui lance le bal. On savoure immédiatement le mariage des voix de Bennett et Gaga, qui semblent faites pour aller ensemble. La chanson-titre Cheek to Cheek qui suit juste après nous confirme notre sentiment et poursuit cette tendance upbeat qui fait franchement du bien et nous met le bonheur au cœur. La mode étant davantage aux reprises de style «ballade», il est agréable de constater que les artistes ont ici plutôt opté pour des versions rafraîchissantes et entraînantes. Même la très connue Nature Boy, qui vient plus loin, réussit à conserver une sorte de lumière, elle qui inspire pourtant généralement plus de mélancolie que de joie.
I Can’t Give You Anything but Love met certainement la voix suave de Lady Gaga en valeur. Celle que l’on connaît pour ses looks excentriques nous prouve qu’elle est bien plus qu’une image et qu’elle mérite le titre de chanteuse en bonne et due forme. On avoue cependant avoir un petit coup de cœur pour I Won’t Dance (Jerome Kern, Oscar Hammerstein II, Otto Harbach). Écrite par des acteurs importants du monde de la comédie musicale, c’est peut-être pour cette raison que cette chanson nous reste immanquablement en tête.
Sophisticated Lady (Duke Ellington) vient quant à elle se poser doucement contre notre oreille. Délicieux solo de Tony Bennett, on l’apprécie à la fois pour sa tendresse et sa sensualité. Ce sentiment va se présenter de nouveau lorsque l’on découvrira But Beautiful (Jimmy Van Heusen, Johnny Burke), avec Lady Gaga.
On change complètement de cap avec Let’s Face the Music and Dance. On remarque rapidement l’arrangement un peu plus exotique avec l’ajout des bongos parmi les percussions. Ça change du reste et ça fonctionne bien dans le cas de cette pièce. Le tout finit en beauté avec l’un des standards jazz les plus connus, It Don’t Mean a Thing de Duke Ellington. Cette version ne se démarque pas particulièrement de celles déjà entendues, mais est certainement très agréable à écouter.
Quelques bonus plus mémorables
Nous en avons inclus quelques-uns déjà, mais la version deluxe offre quelques titres supplémentaires qui nous plaisent plus particulièrement, dont Goody Goody. C’est sans aucun doute la légèreté du morceau qui nous donne envie de danser, autant que lorsque la pièce Firefly se fait entendre. Ev’ry Time We Say Goodbye va, quant à elle, à contresens (positivement, cependant) pour nous permettre d’entendre toute la beauté dans la voix de Lady Gaga. Élégante, pure : on en voudrait davantage.
Impossible de ne pas apprécier cet album chaleureux dont nous font cadeau Tony Bennett et Lady Gaga. Agréable à n’importe quel moment, vous en tomberez amoureux, comme nous. Décidemment, ces deux artistes sont un match parfait!
À écouter: Cheek to Cheek, I Won’t Dance, But Beautiful // Deluxe : Goody Goody
8,6/10
Par Audrey-Anne Asselin