Sorti le 7 septembre 2018
Le précédent album du groupe Spiritualized, projet space rock pour le moins ambitieux de Jason Pierce, remonte à 2012. On ne connaissait pas particulièrement le projet avant d’écouter cet opus, mais le buzz amplifié par tous les sites spécialisés qui y voient «peut-être, peut-être pas un album final» a attiré notre curiosité. Tout un programme pour un album de 48 minutes, avouons-nous après coup!
Ce huitième album de Spiritualized a pris beaucoup de temps, mais fait preuve d’un souci du détail presque maladif de la part du frontman, misant sur des arrangements élaborés et surprenants d’une piste à l’autre. A Perfect Miracle commence mollo, y allant d’un début ukulélé-voix auquel s’ajoute l’orchestre : guitares, percussions, cordes et chœurs, sans jamais rien forcer. Le premier extrait de l’album, I’m Your Man, suit et mise sur une formule similaire, un début en douceur où s’ajoute (rapidement) le reste avec un dosage bien calculé, cette fois avec plus de cuivres au menu.
En fait, cette précision se poursuit sur l’ensemble de l’album, réglé au quart de tour : Here It Comes (The Road) Let’s Go, Let’s Dance (les lignes subtiles au piano et à la guitare laissent place au drone à la fin, mais c’est si bien dosé qu’on ne peut rien dire!), Damaged (malgré un début très générique, le build-up vaut sérieusement la peine), The Prize ou encore la pièce finale, Sail on Through… toutes ces chansons ont été écrites avec un souci du détail, sont irréprochables (ou presque) au niveau du dosage et sont surtout tout sauf ennuyantes à écouter.
S’il faut trouver des morceaux moins forts, notons On the Sunshine, une des chansons où Spiritualized s’est le plus laissé aller au niveau de la surcharge, et The Morning After, au début générique et à la fin chaotique. C’est vraiment tout ce qu’on a trouvé à cet album autrement impeccable.
And Nothing Hurt est le huitième album du projet et même si on a pas écouté ce qui s’est fait avant, il est facile d’entendre le sens du détail de Jason Pierce et de ses musiciens sur cet opus et encore de comprendre pourquoi l’album a connu cet engouement de la part des critiques. Si tous les albums étaient enregistrés avec le même soin peu importe le registre, l’industrie de la musique se porterait probablement beaucoup mieux.
À écouter : A Perfect Miracle, Here It Comes (The Road) Let’s Go, Damaged
8,3/10
Par Olivier Dénommée