Sorti le 14 septembre 2018
On connaît David Myles depuis plusieurs années pour sa grande polyvalence, lui qui mêle avec aisance le folk, le jazz et quelques mélodies pop. Après l’avoir vu en spectacle, on a aussi su qu’il était relativement à l’aise en français même si c’est loin d’être sa langue maternelle. La sortie de l’opus Le grand départ, son premier exclusivement dans la langue de Molière, est une occasion pour Myles de mettre à l’épreuve sa maîtrise du français.
Il se compromet doublement parce que non seulement il chante en français, il le fait sur des mélodies souvent assez simples et minimalistes, qui nous font accorder encore plus d’importance à ce qu’il chante! Il se donne une chance en débutant l’album avec Sombres baisers, aux arrangements assez touffus pour nous distraire. C’est aussi l’occasion de découvrir le timbre de David Myles en français, assez grave et chaleureux. Trop tard nous permet presque de le comparer à Richard Séguin dans son registre mélodique et vocal. C’est étonnant, mais loin d’être désagréable. On a droit à d’autres démonstrations similaires avec la chanson-titre, Le grand départ, morceau folk mélancolique, notamment.
Le résultat est plus mitigé pour Encore là : musicalement, c’est très sympathique à écouter, mais au niveau de la mélodie, c’est moins convaincant. C’est probablement le genre de chanson qui aurait mieux passé en anglais. Commentaire similaire pour Plus rien, même si l’artiste se reprend dans la portion finale au niveau des arrangements. Hey shérif le comprend et livre un morceau chargé, énergique et assez passe-partout.
Quant à Le temps de l’amour, David Myles mise sur une certaine dose de mystère et de romance à la fois. Le résultat est bien dosé et somme toute intéressant! C’est cependant beaucoup moins marquant dans la douce (et pas particulièrement excitante) Mon frère. Myles se reprend vite avec De bonne guerre, chanson énergique et dansante qui arrive à point à l’approche de la fin. Fin qui arrive tout doucement avec Les lendemains… du moins au début, parce que la piste se transforme en jazz d’ascenseur, où il manque encore cette petite magie qui la démarque du reste.
Que dire du passage au français de David Myles? En fait, pas grand-chose puisque ce virage s’est opéré assez naturellement, sans trop nous écorcher les oreilles. C’est assez bon signe, au final! Après, il demeure intéressant de constater qu’en français il prend des airs de conteur, qui pourraient être davantage exploités dans une éventuelle suite à cette sortie.
À écouter : Sombres baisers, Trop tard, Le grand départ
7,3/10
Par Olivier Dénommée