Sorti le 7 décembre 2009
En 2009, la notoriété du compositeur et pianiste islandais Ólafur Arnalds lui a permis d’attirer l’attention du chorégraphe Wayne McGregor. Ce dernier l’a approché pour signer la musique de Dyad 1909, spectacle voulant célébrer les 100 ans d’activité des Ballets Russes. La bande sonore du spectacle a aussi été publiée comme album d’un peu moins de 25 minutes. On y reconnaît bien le génie d’Arnalds.
Après une intro plus que discrète (Frá upphafi), on peut entendre le délicat jeu de piano d’Arnalds accompagné de quelques cordes dans Lokaðu augunum. Il y a quelque chose de très contemplatif dans la courbe mélodique de cette pièce et on n’a aucun mal à imaginer les danseurs bouger sur cette musique.
La magie s’envole un peu dès Brotsjór, de par son côté très percussif. C’est «l’autre» facette d’Ólafur Arnalds qu’on entend, son côté post-rock où la finesse laisse place à l’intensité. Et malgré ce changement de ton brusque, on sent qu’il est parfaitement justifié et nécessaire pour les besoins de la production d’inclure des moments comme celui-ci; sinon, pourquoi lui avoir demandé?
Après un minimaliste Við vorum smá… s’ensuit le morceau classique 3326, où les cordes sont à l’honneur. Il s’enchaîne avec Til enda qui retourne au côté électro plus chargé et tendu, mais d’autant plus efficace. La finale de l’album, …og lengra, retourne enfin au côté lent et contemplatif de la musique d’Arnalds, là où il marque le plus les esprits. Après quelques montagnes russes d’émotions, voilà qu’on retourne à la sérénité.
Si la musique a été composée pour que des danseurs fassent une chorégraphie, elle demeure tout à fait pertinente hors contexte, et reste représentative de l’approche de l’incomparable Ólafur Arnalds. Cette première invitation à composer une bande sonore n’est d’ailleurs que la première d’une longue série.
À écouter : Lokaðu augunum, …og lengra
7,6/10
Par Olivier Dénommée