Sorti le 3 octobre 2018
Le compositeur et DJ Dany Janvier, plus connu sous le nom Biobazar, travaille actuellement sur une série de mini-albums explorant certaines thématiques. Il propose ici le EP Bubblies Festival contenant deux titres qui exploitent les sonorités de deux émissions pour enfants datant des années 70 sur une musique «prog-tech ethno trance ludique», peut-on lire. Le résultat est pour le moins surprenant!
Même avec deux pistes, le EP cumule plus de 19 minutes de musique. La première, Aglae Party (basée sur l’émission Au pays d’Aglaé et Sidonie), met bien de l’avant des extraits tirés de l’émission, appuyés par une musique elle-même fort sympathique. Le build-up se crée lentement autour des répliques enfantines au premier degré et beaucoup plus louches si on va plus loin (quelque chose nous dit que la portion où la dame donne des «bonbons qui font dormir» à son invité ne passerait pas très bien aujourd’hui), laissant la place à une portion plus instrumentale en seconde moitié de piste.
La pièce titre, Bubblies Festival (basée sur l’émission Les Bubblies) emprunte une autre direction, instaurant tout de suite le beat avant d’incorporer les éléments du thème de l’émission jeunesse. On y découvre un monde utopique «où tout le monde est gentil» et un thème entraînant bien malgré nous.
En fait, on sent que Biobazar déterre avec ce EP quelque chose qui aurait peut-être mieux fait de rester enterré, mais son concept est parfaitement assumé et il crée un heureux mélange de curiosité et de malaise avec les extraits qu’il sort de son chapeau, particulièrement dans la première piste. Gageons qu’il aurait aisément pu trouver des moments bien croustillants dans nos propres émissions jeunesse comme Passe-Partout, mais on ne se plaindra pas trop que Biobazar garde intact les souvenirs de jeunesse d’une bonne partie de ses auditeurs, ni qu’il évite de justement tomber dans un excès de malaise. À deux pièces dans ce registre très précis, le dosage semble être le bon.
Curieux? Écoutez ce mini-album sur Bandcamp.
À écouter : Bubblies Festival
Par Olivier Dénommée
Critique de salon 