Sorti le 14 septembre 2018
Projet musical dirigé par le bassiste et compositeur Nicolas Masino, Paradox Plaza propose un funk énergique aux teintes de rock progressif très assumées. L’album homonyme du groupe vient confirmer le sérieux et le talent indéniable des jeunes mais talentueux musiciens qui en font partie. C’est assez solide merci, surtout en première moitié!
On met très bien la table avec Singapore Sling, où on laisse la chance aux instruments de se faire découvrir à commencer par l’excellente section rythmique. Mélodiquement, les musiciens nous donnent l’impression que ce qu’ils jouent est très simple, même s’il y a une belle recherche de complexité dans la composition. Mais on n’a pas le temps de s’y attarder trop puisqu’on tombe rapidement dans les différents solos. Eux aussi, assez bien dosés tout en laissant la place que chaque instrumentiste mérite. Bref, rien à redire sur cette entrée en matière!
Par la suite, Black Velvet ne s’éloigne pas trop de cette formule efficace, bien qu’on remarque un rôle accru du clavier dans l’arrangement. S’ensuit Janx Spirit, morceau plus lent et laid back dans l’énergie qui prend tout son sens avec les solos qu’il propose. Si Damien’s Fractal Funk semble débuter de façon similaire, mais offre quelques éléments rythmiques plus corsés qui nous gardent attentif jusqu’à la fin. On a aussi droit à quelques belles lignes mémorables dans Le ruban de Mœbius où on sent davantage le côté prog du groupe notamment avec la guitare.
Paradox Plaza ne verse pas que dans le funk : y va aussi d’une douce ballade, Sphere, No. 12, suivie d’un petit reggae, Garni du jour. Mais avouons-le, en cette seconde portion d’album, on préfère la musique du groupe lorsqu’elle va dans la direction de Joe Z, un rock funky avec une certaine lourdeur dans la section rythmique. Cette pièce nous mène à la dernière, et la plus longue, de l’opus, Paradox Polka. Compo aux multiples sonorités, elle part d’une énergie lounge, mais gagne sérieusement en intensité au fil des minutes, particulièrement dans la seconde moitié, et se conclut en montuno. Disons que ça conclut et résume assez bien l’essence de l’album.
L’exécution de la musique est impeccable et on a beau chercher et on ne trouve aucune critique sérieuse à faire sur la technique. Là où on peut en formuler, c’est au niveau de l’originalité de certaines compositions : on sent une petite baisse de régime en seconde moitié d’album, malgré des changements de registres intéressants qui ajoutent différentes couleurs à la musique funk rock de l’ensemble. Un album de plus d’une heure comporte toujours ce risque de fatiguer l’auditeur avant la fin et il n’est pas impossible que certains décrochent avant de se rendre à la Paradox Polka qui vaut pourtant le détour. Mais déjà, ça met la table pour un éventuel prochain album qui pourra bâtir sur des fondations déjà assez solides.
À écouter : Damien’s Fractal Funk, Le ruban de Mœbius, Paradox Polka
7,4/10
Par Olivier Dénommée