Equilibrium – Samuel Blais

Sorti le 21 septembre 2018

Le saxophoniste Samuel Blais n’est pas particulièrement vieux, mais il a déjà une feuille de route très étoffée, ayant joué avec plusieurs gros noms et comptant déjà trois albums comme frontman et compositeur à son actif. Son quatrième, Equilibrium, poursuit donc dans cette lignée, entouré des excellents Jérôme Beaulieu au piano, Olivier Babaz à la contrebasse et Alain Bourgeois à la batterie.

Blais est de ceux qui arrivent à proposer des compositions modernes sans complètement renier la tradition. On a bien sûr droit à d’impressionnants solos tout au long de l’opus de 62 minutes réparties en 9 pistes, mais le tout reste relativement accessible malgré tout, d’autant plus que le saxophoniste a le sens de la mélodie. La première piste, From Hangzhou to Nanning, nous le confirme, autant dans son début berçant que dans sa portion plus intense musicalement. Il faut dire que Blais a su s’entourer de musiciens qui sont aussi à l’aise dans ces deux registres.

Plus longue (tout près de 10 minutes), Imitation Game s’amuse aussi à alterner entre les énergies, changeant subitement dès qu’on commence à s’installer. C’est choquant à quelques reprises, mais ça reste drôlement efficace et ça garde notre oreille alerte tout le long. Toutefois, dans la suivante, Craig’s List, c’est seulement après 2 minutes 30 que Blais et ses musiciens viennent nous accrocher avec un riff initié au sax. Mais celui-ci est particulièrement efficace et restera en tête jusqu’à la fin de la piste.

Les pistes suivantes proposent presque toutes un petit quelque chose d’accrocheur dans la mélodie ou l’approche musicale, même si elles sont légèrement plus chargées que les premières de l’opus. C’est surtout là qu’on se souvient que Blais et ses compatriotes sont avant tout de vrais jazzmen. L’intensité de Semi-Chubby rentre particulièrement au poste, par exemple. Mais nos oreilles s’intéresseront à Ups and Downs, vers la fin de l’album : une très belle composition gagnant en force chaque minute pour redescendre un peu à la fin. Quant à la dernière, Spiral Vision, elle offre un motif qui revient régulièrement tout au long de la piste. Idée efficace, mais on retient encore plus son anecdote racontée en spectacle disant que c’est une composition «un peu métal». Changez le sax baryton pour une guitare avec beaucoup de distorsion, et effectivement le registre change assez vite!

Equilibrium est de ces albums qui devraient parler autant aux vrais amateurs de jazz qu’à ceux qui se cherchent un album intéressant à mettre en musique de fond. Samuel Blais est polyvalent comme ça! Et c’est encore plus impressionnant à entendre en live. On ne peut que saluer le grand talent de ce musicien qui, espérons-le, n’a pas fini de nous surprendre!

À écouter : From Hangzhou to Nanning, Imitation GameUps and Downs

8,0/10

Par Olivier Dénommée

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