Sorti le 26 octobre 2018
La dernière sortie studio de la chanteuse synthpop Robyn datait de 2010, bien qu’on a pu l’entendre dans diverses collaborations depuis, que ce soit avec Röyksopp, La Bagatelle Magique ou Mr. Tophat. Robyn marque son grand retour avec Honey, son huitième en carrière.
Notons que le processus a pris 3 ans, avec un décès d’un proche et une séparation, rendant l’écriture très émotive de la part de l’artiste, qui signe la plupart des beats elle-même. On entend aussi un côté sensuel à sa musique que certains ont qualifié de «post-disco». C’est avec ces informations en tête qu’on entame l’opus.
Première piste et premier extrait, Missing U frappe fort dès le début : c’est musicalement très énergique et enveloppant en même temps et la mélodie de Robyn est simple, mais d’une grande efficacité, particulièrement au refrain. Et malgré sa durée de tout près de 5 minutes, on ne sent pas de longueur et on en aurait redemandé! Le registre change par la suite, avec Human Being (avec Zhala) puis Baby Forgive Me, des morceaux un peu plus discrets, mais dotés de quelques montées réussies. Entre ces deux morceaux se trouve à dansante Because It’s in the Music, qui risque de rester dans quelques têtes.
Après Send to Robin Immediately, qu’on perçoit presque comme un interlude de mi-album, suit la chanson-titre Honey, livrant un build-up électro-pop plutôt convaincant. On émet quelques réserve au sujet de Between the Lines, qui prend des airs rétros qui collent un pu moins bien au reste de l’album, et de Beach2k20, qui s’apparente encore à un interlude à l’approche de la finale. La finale, parlons-en : Ever Again revient à ce son post-disco sucré qui vise en plein dans le mille et qui nous donne envie de recommencer l’écoute du début. La boucle est bouclée et si Robyn a un peu erré en seconde moitié d’opus, tout est bien qui finit bien.
L’album Honey a débuté en lion avec d’excellentes compositions de la part de la Suédoise, mais elle a préféré explorer d’autres avenues, moins accrocheuses, en seconde moitié surtout. En soi, tout le disque s’écoute très bien, et même après quelque chose comme 48 heures d’écoute quasi-intensive, Honey ne nous a pas tapé sur les nerfs, un exploit non négligeable, mais on aurait préféré que Robyn nous livre plus de vers d’oreille comme Missing U. On ne serait quand même pas surpris que certains critiques considèrent sérieusement cet album dans leur liste de fin d’année.
À écouter : Missing U, Because It’s in the Music, Ever Again
7,7/10
Par Olivier Dénommée