Dansons donc un quadrille avant de passer au cash – Carotté

Sort le 2 novembre 2018

Trois ans et demi auparavant, Carotté lançait un premier album au titre évocateur : Punklore et Trashdition, opus mariant sans complexe la tradition folklorique et l’énergie punk. Les fans attendaient grandement une suite, et la voici :  Dansons donc un quadrille avant de passer au cash, qui poursuit joyeusement cet hybride comme seule la gang de Neuville sait le faire.

Si vous ne connaissez pas encore très bien le groupe, Habitant et L’agro punk viennent vous résumer la cause des gars de Carotté : de agriculteurs fiers de perpétuer la tradition familiale, ce qui ne les empêche pas de rocker comme s’il n’y avait pas de lendemain! On y retrouve aussi des références assumées à des chansons traditionnelles connues de tous. Le tout sur une musique énergique qui donne au minimum envie de taper du pied.

Carotté fait dans le festif, mais soulève quand même certains défis du milieu agricole avec Chômage, chanson qu’on imagine composée en pleine période de compression budgétaire gracieuseté du précédent gouvernement, mais qui est tristement toujours d’actualité vu les défis constants de cette industrie. Mais vaut mieux en rire qu’en pleurer! Les références à la légalisation très récente du cannabis est aussi très présentes, comme Rouler tout le long avec Keith Kouna ou encore Chant de pot, en version a capella.

Comme Carotté est réputé être un groupe fait pour être apprécié en spectacle, on ne peut s’empêcher d’imaginer à quel point certaines chansons font être exponentiellement explosives sur scène. Tapageurs, Oiseaux de malheur et possiblement Ti-Jos Rochon (particulièrement lors des montées) nous viennent vite en tête.

La finale de l’album, Sul’bord d’la track, nous offre une presque remise en question de l’obstination du groupe à vivre de la terre dans ses conditions actuelles avant de conclure rapidement : «Des fois j’pense à partir, mais où? Ailleurs c’est peut-être pire, au fond chu ben chez nous!» La portion instrumentale qui suit devrait aussi inciter quelques moshpits au passage en spectacle.

Au fond, le titre Dansons donc un quadrille avant de passer au cash résume très bien le propos de l’album. Sous ses airs festifs, l’opus renferme son lot de critiques de société et des difficultés que vivent au quotidien ceux qui essaient encore tant bien que mal de vivre de la terre, combat qui n’est pas étranger à ceux qui essaient tant bien que mal de vivre de la musique… Décidément, les gars de Carotté aiment ça se donner du trouble! Bref, ceux qui ont aimé le premier album devraient s’y retrouver, et les curieux devraient y prêter une oreille pour y découvrir un hybride pas aussi impossible qu’on aurait pu imaginer.

À écouter : L’agro punk, Tapageurs, Oiseaux de malheur

7,7/10

Par Olivier Dénommée

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