Sort le 16 novembre 2018
Voilà déjà 4 ans que le premier album du groupe montréalais Ayrad avait vu le jour. Il avait accumulé les nominations dans différents circuits de musiques du monde et une suite s’imposait pour l’éclectique formation qui s’était fait connaître par son métissage des différentes expériences et origines de ses membres. Le deuxième album, Zoubida, va effectivement très loin pour surprendre le public.
Parmi les éléments qui ne changent pas, comptons la prédominance de l’arabe dans les paroles, abordant des thèmes plutôt tabous comme l’alcool et la sexualité, peut-on lire. Ayrad conserve aussi un côté très entraînant dans sa musique. On reconnaît aussi dans Boumboum et dans Ya bniya un côté blues-rock très énergique qu’on avait beaucoup apprécié de l’album précédent.
Ayrad s’amuse ensuite avec des morceaux très chargés et festifs comme Ha raï, Botagas, Houmti, Nael ou encore Nayda, en tout fin d’album. Au fil de l’écoute, malgré la domination de la langue arabe, on passe aussi au français à deux reprises à travers l’opus : dans Mamay et dans Pourriture, pour deux chansons assez festives musicalement dans la lignée du reste du sympathique album. On s’amuse aussi avec les genres : l’utilisation des cuivres donne une teinte de musique latine à Mamay, alors que Wayli offre des passages près du reggae voire du hip-hop dans le cas de Bitali, par exemple. Pas le temps de s’ennuyer durant l’écoute!
On remarque que le chanteur Hamza Abouabdelmajid s’amuse à chanter dans un registre plus grave à plusieurs reprises à travers l’album. Si cela nous dérangeait un peu au début, on prend vite goût à ces variations qui ajoutent à la diversité de l’album Zoubida! Car cette diversité semble bien être le mot d’ordre de l’opus, affichant toutes les influences des différents membres. Il semble qu’en contrepartie, ça demande aussi davantage d’écoute que dans le cas de l’album précédent, puisqu’il faut prendre le temps d’écouter pour entendre toutes ces subtilités, mais le résultat en vaut la peine pour ceux qui veulent entamer ce beau voyage musical! Surtout avec le froid qui s’installe, on en aura bien besoin!
À écouter : Ya bniya, Botagas, Nayda
7,6/10
Par Olivier Dénommée