Sorti le 15 janvier 2018
Fondé en 2017, le trio Thick Glasses se décrit comme un groupe de «slu$h punk». Si cette catégorie de punk n’est pas trop claire au premier abord, la sortie du premier album En orbite (parce que oui, ça chante en français!) nous permet de découvrir un rock intense, un lourd côté stoner, et bien peu de place pour les nuances. Bref, «ça fesse dans le dash», comme on dit en latin.
La première piste, Thé glacé, nous met vite dans le bain avec des riffs solides et un sujet très comique : le fait que certains entendent mal le nom du groupe et pensent qu’il s’appelle Thé glacé. Clairement, ça ne fait pas très punk de porter un nom de boisson rafraîchissante l’été. «C’pas si compliqué à dire T-H-I-C-K-G-L-A-S-S-E-S… On s’appelle pas Thé glacé!», entend-on gueuler à quelques reprises. Ça en est presque gênant à quel point c’est efficace!
La lourdeur agressive est encore au rendez-vous dans Vedgétarien, mais on laisse quand même un peu de place pour une mélodie plus claire, essentiellement dans les refrains. Cela ne dure toutefois pas parce que Fenêtre brisée permet au chanteur de s’époumoner en plus de varger en masse sur les différents instruments. La lourdeur revient ensuite rapidement dans U.F.O.Ria, avec au passage quelques surprises plus mélodiques, particulièrement en seconde moitié de piste, qui la rendent plutôt incontournable!
Après un autre morceau intense (Rhinocérite), le bref album se conclut avec Jellyfish, considéré par plusieurs comme la chanson la plus réussie de l’opus. Avec raison, puisque le groupe nous transporte à travers une belle gamme d’émotions avec même une certaine douceur au début même si on sait que ça explose après quelques minutes. Tout de même, on a droit à cette douceur relative pendant plus de 5 minutes (sur 7), signe que Thick Glasses voulait peut-être inclure un peu de nuances dans l’exercice, après tout! Et on le prend volontiers!
Quand on n’est pas prêt, le premier opus de Thick Glasses fait grincer des dents à la première écoute, et on comprend que c’est un peu le but. Mais en poursuivant l’écoute, on y découvre de bonnes idées et une musique qui nous permet à plusieurs reprises de nous défouler un peu. Et puis, disons-le, ce n’est pas comme si la planète allait si bien que ça de nos jours et qu’on avait aucune raison d’avoir envie de s’époumoner sur quelque chose. Si le groupe continue de préciser sa direction musicale, il semble avoir ce qu’il faut pour se faire une place dans l’univers québécois. On ne peut souhaiter que bonne chance à Thé glacé Thick Glasses pour la suite!
L’album peut notamment être entendu sur Bandcamp.
À écouter : U.F.O.Ria, Jellyfish
7,2/10
Par Olivier Dénommée