Chouïa – Les Grands Hurleurs

les grands hurleurs chouiaSorti le 30 novembre 2018

À l’arrivée du mois de décembre, on se sent toujours plus enclin à écouter des violons, de la podorythmie et des chansons à répondre. Ce n’est pas une coïncidence que le quatrième album des Grands Hurleurs, groupe trad de Nicolas Pellerin, sorte juste à temps pour l’arrivée de la saison des fêtes. Mais plutôt que de simplement se baigner dans les (nombreux) clichés du registre, les musiciens proposent des hybrides modernisés et quelques collaborations au passage. Même le titre, Chouïa, vient du Maghreb et veut dire «un peu», nous donnant un indice du dosage proposé.

Après la brève intro Cogne Picard, Couteau nous offre à la fois un trad aux repères facilement reconnaissables et des lignes de guitare convaincantes qui volent la vedette à quelques reprises. Les dernières 30 secondes laissent aussi place à une montée en intensité très réussie. Mais c’est surtout plus loin qu’on peut apprécier pleinement les inspirations du trio. C’est dans Paris permet d’entendre en arrière-plan la voix et le violoncelle de Jorane et offre un refrain à répondre auquel il est difficile de résister. À noter qu’on l’entendra à une deuxième reprise, livrant une mélodie planante dans Fille abandonnée.

Après Paris, le Sénégal : Chez-moi laisse place à une collaboration avec Élage Diouf sur un beat rappelant le desert blues. Soudainement, la neige qui s’est installée semble avoir fondu!

De retour au trad, Joli petit est un petit bijou fort de ses arrangements qui donnent un crescendo assez irrésistible! Quant à Petit bonhomme, le trio est appuyé par le Quatuor esca pour cette pièce instrumentale énergique. Le quatuor fait un retour pour la lente Corsaire, lui donnant un tonus supplémentaire qu’on apprécie de plus en plus à chaque nouvelle écoute malgré des paroles moins convaincantes.

Mentionnons au passage quelques autres pièces instrumentales : Coucou et Scout, contenant un peu moins de surprises, mais nous ramenant à l’essentiel entre deux collaborations. La fin de l’album sera laissée à la mélancolique Je pars demain, se terminant avec avec quelques sympathiques harmonies vocales vers la fin de la piste. Même si la chanson n’exploite pas le côté entraînant qui a marqué la majeure partie de l’opus, elle conclut quand même très bien l’effort.

La première écoute de Chouïa nous sert à confirmer que Les Grands Hurleurs sont de bons représentants de la scène trad québécoise. Les suivantes nous permettent d’apprivoiser les différentes couleurs que les musiciens incorporent à leur musique pour la garder pertinente et actuelle. On en arrive à plusieurs très beaux compromis ici entre tradition et modernisé, et il serait très surprenant que l’album ne soit pas une fois de plus nommé parmi les meilleurs enregistrements trad au prochain gala de l’ADISQ.

À écouter : Joli petit, Fille abandonnée, Corsaire

7,8/10

Par Olivier Dénommée

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