Sorti le 26 octobre 2018
Audacieuse décision qu’a prise l’auteure-compositrice-interprète Claudia Laurin lorsqu’elle a décidé d’opter pour le nom de scène La Carotte Polaire. Celle-ci propose des chansons folk qui prennent des airs beaucoup plus dream pop avec sa nouvelle offrande, le bref album Stratosphères qui survole ses différentes influences.
Le début de l’album, Le temps s’oublie, nous invite à découvrir lentement son folk rêveur, mais trop bref : la piste ne dure que 2 minutes. Pourtant, on a l’impression que la chanson se poursuit avec Béta-Carotène, qui reprend essentiellement l’énergie où la précédente piste l’a laissée, avec une approche mélodique presque identique… Si bien qu’on a vraiment l’impression qu’on a affaire à une seule et même chanson. Or, ce n’est pas clair du tout que c’était l’effet recherché, surtout que les deux chansons sont séparées par un relativement long silence. Bref, le fait que l’opus démarre avec deux chansons aussi similaires laisse une drôle d’impression.
Pour la suite, on va ailleurs : Paint All My Skin et In and Out passent à l’anglais. Tous les artistes francophones n’arrivent pas à bien justifier une toune en anglais, mais La Carotte Polaire peut se targuer de livrer la marchandise avec efficacité dans la langue de Shakespeare avec, d’un côté, un morceau plus rock qui rentre au poste sans perdre de sa finesse, et de l’autre, le morceau le plus envoûtant de tout l’opus. L’effet est peut-être même encore plus réussi qu’en français. On devine quand même que l’artiste n’a pas choisi le pseudonyme La Carotte Polaire pour essentiellement chanter en anglais!
De retour en français, Casse-tête propose un build-up bien amené et très réussi, quoiqu’un peu long à se concrétiser. S’ensuit Accoster tes rivages, assumant un son folk pop réussi, mais pas aussi mémorable que les morceaux en anglais, puis la finale rock Les somnifères qui tente le hook mélodique pour se démarquer des autres pistes. Pas bête, mais le hook en question n’a pas l’efficacité qu’on pourrait espérer et devient plus répétitif qu’autre chose.
L’album Stratosphères ne manque pas de bonnes idées, mais on sent qu’on ne va pas tout à fait jusqu’au bout de chacune et cela crée quelques petites déceptions tout au long de l’écoute. Le fait que les chansons en anglais, techniquement les intrus de l’opus, sont les plus accrocheuses laisse aussi de drôles d’impressions. La Carotte Polaire et son équipe devront sérieusement réfléchir à la direction à prendre pour la suite des choses, du moins en studio!
Vous pouvez écouter cette musique sur la page Bandcamp de l’artiste.
À écouter : Paint All My Skin, In and Out, Casse-tête
6,9/10
Par Olivier Dénommée