Sorti le 27 avril 2018
Parmi les albums qui ont connu le plus de succès à l’international en 2018, on peut certainement inclure celui de Janelle Monáe, chanteuse américaine qui semble faire mouche à chaque nouvelle sortie d’album. Sa troisième offrande studio, Dirty Computer, un album concept comme elle a tendance à les faire, mais avec moins de filtre que par le passé, puisqu’elle y délaisse son alter ego pour l’occasion. C’est aussi un album qui célèbre la femme et les différentes identités sexuelles, une approche qui, avouons-le, est très d’actualité.
Monáe nous livre avec son troisième album des musiques particulièrement variées. La première piste, Dirty Computer, nous transporte dans une ambiance planante, avant de passer à la rythmée Crazy, Classic, Life. Elle trouve même la place pour y incorporer une minute de hip-hop à la fin de la piste. Il faut dire que les passages plus urbains ne seront pas rares sur cet album, mais le dosage y est très bon ici.
Monáe enchaîne les chansons aussi entraînantes que bien ficelées. Take a Byte, Screwed (avec Zoë Kravitz et avec un message qui nous rappelle que tout est du sexe de nos jours), Pynk (avec l’excellente Grimes), I Like That, Don’t Judge Me, So Afraid et la finale, l’incontournable Americans, contenant en prime un speech particulièrement fort en ces temps troubles aux États-Unis. Pas beaucoup de fausses notes dans ses propositions!
Au fil de cet album se font entendre de brefs interludes et des chansons de rap (pensons à Django Jane, juste après Screwed), mais aussi des chansons carrément moins accrocheuses, comme I Got the Juice (avec Pharrell Williams), mais dans l’ensemble, Janelle Monáe livre bien la marchandise et arrive à ratisser large avec des registres tantôt pop et soul, plutôt accessibles, et tantôt plus RnB et rap. Et ce, tout en livrant des messages forts qui concernent beaucoup de minorités. Ce n’est pas très surprenant que l’album ait reçu des compliments de tant de critiques même s’il est légèrement inégal par moments. Cela reste, sans exagérer, un des albums marquants de 2018.
À écouter : Pynk, So Afraid, Americans
7,9/10
Par Olivier Dénommée