Sorti le 30 mars 1992
Fondé en 1990 par Jason Pierce, le groupe de space rock Spiritualized a lancé un premier album deux années plus tard, dévoilant un rock expérimental et sacrément chargé à tous les mélomanes avides d’un son nouveau. L’album en question, Lazer Guided Melodies, est resté dans la mémoire de certains connaisseurs comme un incontournable du genre, bien avant que Spiritualized n’ait droit à un véritable succès commercial.
Dès ce premier album, on entend un soin particulier pour les ambiances. You Know It’s True nous berce pendant quelques minutes avant d’inclure les premiers drones. L’intensité montera au fil de l’album, atteignant son sommet dans les planantes Symphony Space, Take Your Time et tout particulièrement Shine a Light et Sway, tous deux dans la seconde moitié de l’opus.
Quand même, on préférera une I Want You qui n’est pas complètement sans rappeler le genre de direction vocale qu’a brièvement exploré Tool (bien que ce groupe ait une approche beaucoup plus lugubre) dans les mêmes années avant de se diriger vers le métal. Ou encore les références à la musique de J. J. Cale et de The Velvet Underground dans Run. La finale de l’album, 200 Bars, conclut aussi l’exercice de bien belle façon, d’une manière presque aussi sereine qu’il a commencé, même si la piste aurait pu être raccourcie un peu.
À nos oreilles, la seule faiblesse de ce premier album de Spiritualized est dans le dosage. Les pièces qui respirent davantage se trouvent au début alors qu’on n’a droit qu’à de longues chansons, et souvent très chargées, vers la fin de l’écoute. Cela reste une expérience qu’il vaut la peine de tenter, mais ce n’est évidemment pas pour toutes les oreilles. Pour avoir écouté l’opus And Nothing Hurt (2018), on a confirmation que le groupe de Jason Pierce a par la suite trouvé un meilleur équilibre pour mieux faire passer ses morceaux denses. Tout de même, on comprend parfaitement pourquoi Lazer Guided Melodies se trouve parmi les 1001 albums à écouter dans sa vie. Idéalement, à écouter si vous avez quelques heures devant vous, sinon vous n’aurez pas le temps d’apprécier l’album d’une heure à sa juste valeur.
À écouter : Run, Shine a Light, 200 Bars
7,8/10
Par Olivier Dénommée
Critique de salon 