Sorti le 7 juillet 1992
À ce jour, aucun album de Dream Theater n’a connu autant de succès commercial que son deuxième album, Images and Words, paru en 1992. Cette sortie était l’occasion de faire entendre pour la première fois le nouveau chanteur, James LaBrie, et de livrer une des chansons les plus connues du band, Pull Me Under. Voyons si cet opus a gardé sa pertinence avec les années.
Pull Me Under est en fait la toute première piste de l’album en plus d’être le tout premier single de l’album. C’est aussi très vite devenu la signature du groupe. On n’a pas de difficulté à le concevoir, avec une intro juste assez mystérieuse, des riffs solides assez déstabilisants sans tomber dans l’excès et une ligne vocale somme toute convaincante, surtout au refrain. Notre principal bémol est la terrible fin de la chanson, mais cela ne lui a pas empêché de bien traverser les années.
Après cette intense première chanson, on se lance déjà dans une power ballade? Another Day inclut même du sax pour l’occasion. Malgré l’immensité du cliché, il faut admettre que c’est bien amené et que ça n’étire pas inutilement la sauce. Dream Theater se ressaisit par la suite avec la groovy et chargée Take the Time, nous rappelant sa virtuosité et peut-être un peu une influence de Rush au passage, avant de revenir à la douceur (du moins temporairement) de Surrounded.
Autre classique de Dream Theater, Metropolis—Part I: ‘The Miracle and the Sleeper’, s’ensuit. Musicalement probablement encore plus épique que Pull Me Under, c’est aussi vite devenu un incontournable en spectacle – et avec raison. Non loin derrière, Under a Glass Moon se défend aussi très bien, avant qu’on bifurque pour une troisième fois vers la ballade, cette fois avec Wait for Sleep en piano-voix. C’est une fois plus très bref et on a droit à une conclusion qui se veut épique avec la chargée Learning to Live. C’est une tradition qu’a vite développée Dream Theater d’offrir des chansons interminables dans ses albums, et on sent effectivement quelques petites longueurs dans cette finale, malgré plusieurs passages très réussis à travers les 11 minutes 30.
Pour faire une histoire courte, il n’est pas exagéré du tout de dire que Images and Words a été un album important à la fois pour le groupe et pour le futur du métal progressif tout court. Il n’est pas parfait, que ce soit à cause de la fin de sa chanson la plus populaire ou à cause d’un petit abus de ballades (3 sur 8 pistes, come on!), mais il a très bien vieilli dans l’ensemble et est probablement encore presque aussi jouissif à écouter aujourd’hui qu’à l’époque. Dream Theater n’a vraiment pas à se sentir gêné de cet enregistrement.
À écouter : Another Day, Take the Time, Metropolis—Part I: ‘The Miracle and the Sleeper’
8,2/10
Par Olivier Dénommée