Sorti le 18 janvier 2019
La musique d’Alice Merton a un peu circulé au cours des dernières années, puisque son premier extrait remonte à fin 2016. Pourtant, elle a lancé son premier album seulement au début de 2019. Chanteuse d’origine allemande qui a grandi au Canada, Merton propose dans Mint une pop inspirée d’une panoplie d’influences.
À l’image de la chanteuse qui a énormément voyagé au cours de sa (jeune) vie, sa musique ne se limite pas à une seule direction. Learn to Live nous introduit à l’album avec une musique pop assez chargée, mais fort bien ficelée. Les mélodies ne sont pas d’une complexité à tout casser, mais elles restent en tête. 2 Kids y va ensuite d’une pièce plus épurée pour laisser plus de place pour la voix de Merton.
Ces chansons sont suivies par No Roots, qui est LA chanson qui a fait découvrir Alice Merton à beaucoup de personnes. Un petit air synthpop énergique bien sympathique, qui n’était qu’un très petit aperçu du registre de la compositrice. Malgré ses qualités, on entend que la chanson a été écrite plus tôt et qu’elle n’a pas nécessairement eu droit au même peaufinage que pour les autres chansons. S’ensuivent Funny Business et Homesick, au ton plus ludique. Autre extrait qui circule depuis quelques mois, Lash Out offre une chanson plus lourde dans les couplets pour mieux surprendre avec un refrain drôlement accrocheur. Alice Merton est une véritable touche-à-tout dans ce premier album où aucune chanson ne se ressemble complètement. Ça en est un peu déstabilisant à la première écoute, mais c’est bien amené et on embarque finalement assez facilement dans son aventure.
Et ce n’est d’ailleurs qu’en seconde moitié d’opus qu’on sent une petite baisse de régime. Comme s’il manquait de certains ingrédients pour que Speak Your Mind, I Don’t Hold a Grudge et Trouble in Paradise restent autant en tête que les autres. Heureusement, il reste d’autres chansons convaincantes comme la ballade Honeymoon Heartbreak ou encore la finale de l’album, Why So Serious. Le refrain est tout simple, mais il est d’autant plus contagieux!
L’album de 38 minutes s’écoute franchement tout seul, et même si on sent beaucoup d’influences à gauche et à droite, rien ne nous semble calqué sur quelque chose entendu ailleurs. Alice Merton a fait sienne toutes ses inspirations et a très bien géré son abus de variété. On a tendance à être sévère envers un artiste qui s’éparpille trop, mais il faut bien quelques exceptions. Mint est un cas d’exception, d’autant plus qu’on parvient quand même à entendre une petite ligne directrice. C’est prometteur pour la suite!
Et c’est peut-être est-ce parce que j’ai écouté l’album en plein pendant une grosse vague de froid, mais la voix et les mélodies d’Alice Merton ont contribué à me réchauffer le cœur pendant toute la journée que j’ai écouté l’opus!
À écouter : 2 Kids, Lash Out, Honeymoon Heartbreak
7,8/10
Par Olivier Dénommée