Sorti le 15 janvier 2019
Fondé en 2016 comme un duo, Mangeur de Rêves est vite devenu un quintette rock touchant à des éléments pop, folk et progressifs. Le groupe montréalais a cette particularité de mêler un univers plutôt onirique et des éléments beaucoup plus concrets. Les résultats sont assez surprenants dans le premier bref album, Histoires à l’envers.
Après une atmosphérique introduction (Hier), on découvre vraiment la musique de Mangeur de Rêves avec la douce Dernier hiver. C’est son côté folk qui ressort surtout, mais on sent les pointes plus prog à quelques endroits. Quant à Ainsi parlait Pinel, on peut apprécier des passages très mélodiques, presque choraux, qui tranchent avec d’autres bouts plus intenses. On change assez souvent d’énergie dans cette chanson de 7 minutes, aux paroles qui se veulent plutôt songées. «Les vrais fous sont pas à Pinel», y chante-t-on notamment vers la fin. Malgré sa longueur tout sauf radio-friendly, cette chanson demeure une des plus efficaces de l’album.
L’écoute se poursuit avec d’autres morceaux plutôt convaincants qui jouent encore entre les différentes ambiances. On retient l’excellente Fille de Lune, aux passages berçants, la piste instrumentale Refuge et la solide finale Enfants de cœur.
Le principal bémol de cette musique est que vu sa longueur et son côté prog qui l’incite à explorer différentes énergies dans une même chanson, les pistes contiennent presque toutes d’excellents passages dignes d’intérêt, mais ces passages se retrouvent bien souvent dilués dans l’ensemble de la chanson. Cela rend l’exercice un peu inégal par moments, comme c’est le cas dans Ballade en haute mer et dans l’ensemble des autres chansons. Le potentiel de Mangeur de Rêves est bien présent, mais il devra encore préciser son approche pour livrer des chansons qui captent l’oreille du début à la fin. À suivre!
L’album peut être écouté sur Bandcamp.
À écouter : Ainsi parlait Pinel, Fille de Lune, Enfants de cœur
7,3/10
Par Olivier Dénommée