Don’t Feed the Pop Monster – Broods

broods don t feed the pop monsterSorti le 1er février 2019

Après la sortie de son deuxième album, Conscious, le duo Broods a pris une pause de deux ans, le temps que les frangins Caleb et Georgia Nott se consacrent à leurs projets respectifs. Ils se sont retrouvés en 2018 avec l’intention de livrer un troisième opus, qui donnera Don’t Feed the Pop Monster. Le duo a affirmé que les chansons de l’album étaient plus authentiques que jamais, alors disons que les attentes étaient élevées.

Disons-le ainsi : après avoir beaucoup apprécié les deux premiers efforts de Broods, mes oreilles ont très mal accueilli la première écoute de l’album. Même si le son électro-pop est toujours bien présent, la musique et les mélodies, peu accrocheuses au premier abord, m’ont laissé beaucoup plus tiède. Toutefois, cette critique est écrite après plusieurs écoutes, passant outre la première impression, aussi forte soit-elle.

Mais bon, quand une chanson manque d’éléments accrocheurs, c’est difficile de s’y attacher, même en essayant fort. Sucker, la première de l’opus, a ce problème, même si on tente de se rattraper au refrain. Il semble que Broods mise davantage sur les paroles ici, mais ce n’est pas assez pour nous convaincre. Et c’est encore plus laborieux dans Why Do You Believe Me? : pourquoi avoir mis un tel effet dans la voix, donnant l’impression que la chanteuse n’articule pas du tout?

Vient (enfin) le premier extrait de l’album, Peach. Titre plus énergique, on ne nous amène quand même pas vraiment au même niveau que ce que Broods a enregistré par le passé, mais ça s’écoute bien et ça a le mérite de rester en tête. D’ailleurs, la vibe du refrain nous rappelle vaguement l’énergie du bon vieux Foster the People. La suivante, Falling Apart, y va dans un registre plus ballade, et réussit presque son objectif, si elle n’incluait pas un auto-tune tout à fait inutile. Au moins, l’exercice est mieux réussi dans Everytime You Go avec une musique qui garde attentif et dans Dust, offrant parmi les mélodies les plus assumées de l’opus.

Le duo a l’habitude de laisser le frère chanter à l’occasion, et il le fait particulièrement dans Too Proud. Dommage, c’est une chanson des plus désagréables à entendre de l’exercice avec une mélodie à oublier, tout simplement. On se ressaisit au moins à l’aide du build-up de To Belong même si, encore une fois, la chanson n’arrive pas à la cheville des meilleures compositions du duo. Elle est suivie de l’horrible Old Dog qui n’aurait même jamais dû se rendre sur disque. Même les extraits Hospitalized et Everything Goes (Wow) semblent être des intrus avec leur ton trop pop commerciale. Et nous voilà déjà à la 12e et dernière chanson de l’album, Life After. Après une série de chansons peu convaincantes, celle-ci n’arrive pas non plus à renverser la donne. À nos oreilles, rien n’est véritablement digne d’intérêt après To Belong, du moins pas pour ceux qui ont apprécié le son des deux précédents albums, Conscious et Evergreen.

C’est toujours un exercice difficile à faire de devoir dire qu’un artiste ou un groupe qu’on apprécie beaucoup l’a échappé dans sa dernière offrande. C’est aussi possible que Broods ait fait le choix délibéré de changer de son pour attirer un autre public. Mais notre théorie est surtout qu’après une certaine période de pause, le groupe a perdu ses repères et n’a peut-être pas eu toute l’inspiration qu’il lui aurait fallu avant d’entrer en studio… Espérons juste que Don’t Feed the Pop Monster n’est qu’un incident de parcours.

À écouter : Everytime You Go, Dust, To Belong

5,6/10

Par Olivier Dénommée

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