Sorti le 15 octobre 2017
On entend de plus en plus parler des musiciens accompagnateurs qui ont joué pour une panoplie d’artistes et de groupes québécois et qui se sont convaincus de se lancer aussi en solo. Le cas d’Anaïs Constantin, entre autres violoncelliste, en est un autre exemple. Celle qui a joué, notamment, pour Maude Audet, Groenland et Rosie Valland, propose une musique folk douce, mais fragile et parfois même très sombre comme on peut l’entendre sur le EP En face de chez Line.
Dès Dimanche, première piste de l’opus, on reconnaît sa douce poésie du quotidien de la chanteuse et musicienne. La mélodie, quant à elle, se fait plus minimaliste et les arrangements sont eux-mêmes très feutrés pour cette entrée en matière. Courir, juste après, change drastiquement d’ambiance. Plus sombre et mystérieuse, elle met de l’avant des mélodies plus chargées et enlevantes, mais aussi quelques lignes de cordes bien placées. On n’est pas très loin du grand écart ici!
La suite du EP semble être une tentative de jouer avec le dosage entre les deux énergies décrites précédemment. Du haut du balcon y va d’un morceau folk minimaliste plus léger alors qu’Entre les chaises exploite une certaine lourdeur qui explose peu avant la dernière minute. Le tout se conclura avec Line, probablement le morceau le plus déprimant à cause de son texte malgré la musique qui ne s’éloigne pas trop de l’ambiance du reste de l’opus.
L’écoute de En face de chez Line est surprenantes lors des premières fois. Un folk penchant plus du côté sombre que de la lumière n’est évidemment pas quelque chose de rare, mais le traitement que fait Anaïs Constantin de ces chansons poétiques, souvent fragiles et dénudées, nécessite bien quelques bonnes écoutes pour apprécier l’énergie mise pour créer cette ambiance parfois déstabilisante. Même si le mini-album de 16 minutes ne s’adresse pas à tous, il devrait pouvoir toucher plusieurs oreilles sensibles au passage.
Ce mini-album peut être entendu sur la page Bandcamp de l’artiste.
À écouter : Dimanche, Courir
7,3/10
Par Olivier Dénommée