Sorti le 22 février 2019
Bye bye Emilie & Ogden, bonjour Emilie Kahn! La chanteuse qui s’est initialement présentée comme un «duo» avec sa harpe s’assume maintenant pleinement en solo, et change aussi de registre au passage, proposant des chansons indie pop bien ficelées dans son deuxième album, Outro.
Le début de Swimmer contient de la harpe, mais l’instrument se fait vite plus discret au profit d’une musique minimaliste et mélancolique mettant bien de l’avant la voix de la chanteuse. En prime, le petit build-up de la fin est parfaitement dosé. Le ton est donné. Et, bonne nouvelle, Kahn ne déçoit pas en livrant avec autant d’assurance une bonne partie des pistes suivantes : Island, la berçante Aquarium et Don’t par exemple. On y entend à la fois ses talents de mélodiste et les arrangements plutôt réussis qui permettent d’apprécier les chansons les yeux fermés.
À travers l’opus, on entend aussi des relents de Metric dans Three, ce qui est loin d’être désagréable, mais la chanson de 5min43 s’étire peut-être un tantinet trop pour rester accrocheuse. On remarque aussi que dans plusieurs chansons, comme dans les cas de Will You?, de Horses ou encore de Never Good Enough, les chansons offrent de bons éléments mélodiques, mais n’offrent pas une efficacité égale du début à la fin. Mais la conclusion est laissée à Seeking, morceau lent et émotif qui ramène – on a failli l’oublier – la harpe pour l’occasion.
L’écoute d’un peu moins de 40 minutes se fait sans heurts réels : Emilie Kahn maîtrise bien son univers et même si les chansons n’ont pas toutes le même punch, elles s’écoutent toutes très bien. Évidemment, comme les artistes versant dans le indie pop sont très nombreux, ça rend toujours plus difficile de se démarquer. Il nous semble que la harpe était un bon élément pour y arriver, mais on peut bien comprendre ce qui a poussé l’artiste à mettre cet instrument de côté, du moins pour cet enregistrement. Enfin, voyons ce que l’avenir nous réserve avec Emilie Kahn… on pourrait avoir de belles surprises!
À écouter : Swimmer, Island, Don’t
7,4/10
Par Olivier Dénommée
Critique de salon 