Sorti le 26 avril 2019
Déjà, avouons d’emblée que l’on ne connaissait pas le projet Lonely Robot, mené par le multi-instrumentiste John Mitchell (associé à de nombreux groupes de rock et de métal progressif), encore moins sa «trilogie de l’astronaute». Mais voilà que Under Stars, troisième opus de cette trilogie en question, voit le jour. C’est sans a priori que l’on a donc plongé dans l’écoute de cette nouvelle offrande drôlement catchy.
Même en tentant d’écouter l’album Under Stars hors contexte, Mitchell se charge d’instaurer l’ambiance dès le départ. Terminal Earth et sa lenteur spatiale font bien le travail même si après quelques écoutes on préférera la sauter pour entrer plus vite dans le vif du sujet. Au menu, des riffs solides et souvent mémorables, des mélodies accrocheuses et bien dosées, et juste assez de messages sociaux pour ceux qui s’intéressent aux paroles. Parmi les morceaux les plus convaincants, mentionnons Icarus, Authorship of Our Lives (à la musique étrangement familière) et The Only Time I Don’t Belong Is Now (qui, à nos oreilles, se rapproche de l’énergie de Dream Theater). Lonely Robot réussit également à livrer une How Bright Is the Sun? aussi efficace dans ses portions douces que dans celles plus lourdes.
Bon, il y a des petits moments dont on garde certains doutes, comme la chanson-titre Under Stars, pourtant plutôt réussie, mais qui se lance dans un solo de guitare qui s’approche beaucoup de celui de Santana dans Maria Maria. On a aussi tendance à mettre de côté The Signal, interlude qui nous rappelle encore le contexte de l’album au cas où on l’aurait oublié! Avouons tout de même que la finale, An Ending, parvient à boucler la boucle de tout l’album (et, on le devine de la trilogie au complet) avec un excellent dosage. Sans être une piste incontournable de l’album, elle joue un rôle très important. John Mitchell sait comment conclure les choses de la bonne façon.
Lonely Robot parvient à livrer un troisième album majoritairement très convaincant, et somme toute très accessible, sans jamais rien sacrifier, ce qui est presque un miracle en soit. Le progressif a cette manie de s’éloigner de l’auditeur moyen avec une technique trop vertigineuse pour être agréable, mais ce n’est heureusement pas à ça qu’on a droit ici. Malgré le nom du groupe, Lonely Robot garde un côté très humain et à part quelques pistes moins mémorables, on doit reconnaître que le projet touche vraiment quelque chose de très intéressant. On peut aussi confirmer que Under Stars s’écoute très bien, même si on n’a pas apprivoisé les précédentes sorties du groupe, alors profitez-en!
À écouter : Icarus, Authorship of Our Lives, The Only Time I Don’t Belong Is Now
7,9/10
Par Olivier Dénommée