Sorti le 17 mai 2019
Ceux qui nous suivent régulièrement se souviennent de notre appréciation limitée du septième album de The National, Sleep Well Beast, qu’on avait trouvé plus endormant qu’autre chose. Or, la critique en général avait louangé cet album. C’est avec une petite appréhension qu’on a décidé de donner une chance à I Am Easy to Find, opus lancé à peine un an et demi après l’autre. Même si The National garde sa signature, on est vraiment ailleurs musicalement, dans le bon sens.
I Am Easy to Find est le plus long opus du groupe jusqu’à présent, avec 63 minutes en 16 pistes. C’est toujours risqué de laisser passer des longueurs, mais cet album se défend étrangement bien! Une fois qu’on passe à travers l’intro irritante de You Had Your Soul with You au tout début de l’album, on a droit à une musique solide et assumée à la hauteur de ce à quoi le groupe nous a habitués.
On a surtout droit à des moments plus feutrés, mais somme toute réussi. Pensons à Quiet Light (qui surprensd avec une superbe montée chargée de cordes vers la fin), Roman Holiday, Hey Rosey, la chanson-titre I Am Easy to Find, Not in Kansas, Hairpin Turns ou encore la très belle (et émotive) finale, Light Years.
Parmi les incontournables se retrouve particulièrement la magnifique Oblivions, où l’on peut apprécier les voix fortes de Gail Ann Dorsey et Mina Tindle qui s’ajoutent à celle de Matt Berninger. Les voix féminines sont nombreuses au fil de l’album, et apportent leur couleur sans qu’on oublie à qui on a affaire. Dommage, ces voix talentueuses ne sont pas davantage mises de l’avant et n’apparaissent pas en featuring, ce qui fait qu’elles resteront essentiellement anonymes aux oreilles des auditeurs qui ne feront pas nécessairement leurs recherches.
Il fallait s’y attendre, mais I Am Easy to Find contient son lot de passages inutilement étirés, qu’on retrouve surtout en seconde moitié d’opus. Mais malgré cela, on est loin de se retrouver dans un album qui devient désagréable et répétitif. L’ambiance est bien instaurée l’opus contient plus de bon que de faiblesses. Contrairement à Sleep Well Beast, on a envie d’écouter cet album en boucle, ce qui est un sacré progrès!
À écouter : Oblivions, Hairpin Turns, Light Years
7,7/10
Par Olivier Dénommée