Sorti le 9 août 2019
En septembre 2016 paraissait le troisième album du projet indie folk Bon Iver, 22, A Million. Un album qui contenait une bonne dose d’expérimentations et d’effets électroniques. Disons qu’on avait été peu convaincus par cette proposition même si les mélodies en dessous demeuraient intéressantes. Bonne nouvelle pour ceux qui ont apprécié ce virage et mauvaise pour les autres, le projet de Justin Vernon continue dans la même veine avec i,i, son quatrième album.
L’intro Yi est à oublier, et la première vraie chanson iMi laisse trop de place aux effets électroniques et vocaux pour être véritablement agréable, même si quelques mélodies intéressantes finissent par apparaître (notamment avec l’aide de James Blake qui collabore à cette piste). On l’a dit par le passé et on va le répéter : même si on a droit à une excellente chanson, si l’enrobage est repoussant, ça ne vaut pas grand-chose (à moins de vouloir absolument rester dans une niche très restreinte). Bref.
We poursuit quelques expérimentations, y allant avec un côté presque jazz (qu’on retrouvera encore plus clairement dans Sh’Diah), et Holyfields, y va de sonorités plus cosmiques. Encore une fois, les chansons comportent de bons éléments, mais l’enrobage ne nous convainc pas entièrement. Il faut attendre à Hey, Ma et U (Man Like) pour vraiment apprécier Bon Iver à son meilleur : la première propose une montée en intensité plus que convaincante et la seconde nous livre de belles mélodies accompagnées d’un piano. On n’en demande pas plus! Si on oublie la première moitié de Naeem (terrible mélodie), cette chanson a elle aussi un très beau potentiel.
Ce bel élan est stoppé par la terrible Jelmore, mais reprend heureusement avec les suivantes où on nous fait presque miraculeusement oublier les mauvais coups entendus précédemment. Ceci étant dit, on laisse la finale à RABi, morceau peu convaincant. Il aurait été trop facile de finir avec force!
Bon Iver a une mauvaise habitude depuis son précédent album d’offrir des bonnes chansons, mais cachées entre des morceaux très ordinaires et d’autres qui sont plus difficiles à digérer. Après quelques écoutes, on s’habitue, c’est évident, mais on peine à crier au génie ici comme ce que presque tous les critiques ont semblé faire jusqu’à présent… Évidemment, il est tout à fait possible d’apprécier i,i, mais à nos oreilles, on n’a pas affaire à l’album le plus réussi de ce groupe.
À écouter : Hey, Ma, U (Man Like), Salem
6,9/10
Par Olivier Dénommée