Les monomanies du bonheur, face A – Georges Ouel

georges ouel les monomanies du bonheur face aSorti le 11 octobre 2019

L’auteur-compositeur-interprète Georges Ouel (Philippe Ouellet de son petit nom) s’est fait désirer après la sortie de son EP en 2015. Mais l’attente semble avoir valu la peine, lui qui revient avec un bref album, Les monomanies du bonheur, face A, avec l’intention de nous livrer une face B plus tôt que tard. Les comparaisons avec la chanson française à la Brassens ne manquaient pas il y a quelques années, et elles semblent toujours vraies.

Les monomanies du bonheur, face A est un bref opus de 25 minutes très intimiste. La vedette, c’est essentiellement la plume de Ouel, qui offre des textes tantôt légers, tantôt très déprimants. L’instrumentation est centrée sur la guitare, mais on a aussi droit à des passages avec des claviers, des chœurs et des cuivres, qui ajoutent avec succès à l’ambiance.

C’est avec douceur que l’on est introduit à Complainte en do mineur (titre mensonger selon Bandcamp, puisqu’elle serait plutôt en fa mineur!). On y entend un Georges Ouel feutré et mélancolique, attitude qu’il ne conserve toutefois pas à travers l’album : malgré l’efficacité de cette première piste, il semble préférer faire sourire avec ses choix de mots et ses chansons plus énergiques. D’ailleurs, Douze canettes résume bien le côté léger des textes de Ouel alors que La langue du lardon y va d’une approche plus grivoise qui risque de frapper bien des esprits.

La dernière partie de l’album retient en grande partie notre attention : après un interlude instrumental (Chimo), on a droit à La terre des cons, une chanson au texte plus critique, mais sans oublier quelques jeux de mots bien placés (mention spéciale au slogan Régal égale Eggo). Sans compter les quelques montées au fil de l’école. Puis l’opus de termine sur l’intimiste J’ai pas de tattoo, probablement le véritable incontournable de Les monomanies du bonheur, face A tellement elle est pleine de sincérité (et d’histoires vraies, semble-t-il!).

Le style musical en lui-même ne s’adresse pas à tous. À une ère où la musique est largement plus importante que les paroles, on peut sentir qu’il manque parfois un peu de piment dans les chansons de Georges Ouel. Mais il parvient à créer de petits univers qui gagnent à être écoutés et qui permettent de mieux cerner le personnage (particulièrement J’ai pas de tattoo). Le bémol qu’on pourrait donner à cet album est qu’il est plus difficile de mettre le doigt sur le mood général tellement on va dans toutes les directions. Tout de même, on a bien hâte de voir si l’exercice se précise dans l’éventuelle suite.

Vous pouvez entendre les chansons de cet album sur Bandcamp.

À écouter : Complainte en do mineur, J’ai pas de tattoo

7,3/10

Par Olivier Dénommée

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