Sorti le 4 octobre 2019
Ces dernières années, on ne peut pas dire que la grande violoniste Angèle Dubeau et son orchestre à cordes La Pietà ont fait beaucoup de fausses notes dans le choix de leurs thématiques d’album. Avec Pulsations, elles se lancent dans un hommage au talent des compositeurs modernes qui mélangent avec succès le classique avec une approche tantôt plus cinématographique, tantôt plus pop. Et elles font mouche une fois de plus!
La liste des compositeurs abordés ici est aussi impressionnante qu’éclectique : on y retrouve quelques chouchous d’Angèle Dubeau, dont l’incontournable Ludovico Einaudi ou encore Max Richter, mais on est agréablement surpris d’y voir apparaître du Ólafur Arnalds, du Jean-Michel Blais ou du Jóhann Jóhannsson, par exemple.
L’opus ouvre d’ailleurs sur une interprétation impeccable de Happiness Does not Wait (Ólafur Arnalds), morceau dont la version originale était déjà magnifique. La Pietà a eu la bonne idée de raccourcir la fin lugubre qui brisait un peu la magie de la pièce. Il semble qu’on ait aussi un tantinet ralenti le tempo dans Far from the Madding Crowd (Craig Armstrong), ajoutant au côté lyrique de la pièce, et qu’on ait ajouté quelques accents dans les arrangements de A Little Chaos (Peter Gregson). Parfois, ce sont des petits changements comme ceux-ci qui suffisent pour redonner un nouveau souffle à des compositions déjà réussies!
Dans d’autres cas, Angèle Dubeau a usé de davantage d’imagination pour les arrangements : Nostos (Jean-Michel Blais) prend une toute autre tournure, beaucoup plus épique que l’originale. Quant à Porz Goret (Yann Tiersen) et à Le Onde (Ludovico Einaudi), on doit ajouter les cordes à ce qui était à la base un morceau au piano, ce qui est particulièrement réussi dans le deuxième cas! Mention également au travail menant à The Theory of Everything Suite (Jóhann Jóhannsson), rassemblant des morceaux plutôt brefs de la bande sonore pour en faire une magnifique piste de près de 9 minutes.
Dans tous les cas, petits et grands réarrangements, on a droit ici à une très belle heure de musique (66 minutes) avec Pulsations, et c’est bien l’essentiel! À moins de connaître parfaitement quelques versions originales des pièces réinterprétées et de trouver que la version d’Angèle Dubeau ne rend pas justice à ce qui avait été composé, vous ne pourrez pas trouver beaucoup de défauts à cet album. On a affaire ici à une autre valeur sûre à ajouter à votre collection sans hésiter.
À écouter : Happiness Does not Wait, Nostos, Le Onde
8,4/10
Par Olivier Dénommée