Anima – Thom Yorke

thom yorke animaSorti le 27 juin 2019

Thom Yorke et son groupe Radiohead ont une espèce d’aura autour d’eux, connaissant presque systématiquement le succès lorsqu’ils enregistrent quelque chose. C’était particulièrement vrai avec la dernière offrande de Radiohead, A Moon Shaped Pool en 2016. Cette fois, il s’agit d’Anima, un troisième album solo pour Yorke, enregistré avec son proche collaborateur Nigel Godrich à la sortie d’une période créatrice creuse. Ce qui ne lui a pas empêché de se mériter un concert d’éloges de toutes parts.

En solo, Thom Yorke favorise une approche plutôt électronique et, dans ce cas-ci en particulier, il a joué avec des loops pour s’inspirer. Le tout en traitant d’anxiété et de dystopie, sujets universels mais aussi très au goût du jour. Disons que cela donne une certaine lourdeur et une ambiance tourmentée à l’album, mais que l’effet est généralement réussi.

Traffic, sans être un incontournable, donne un bon aperçu de l’approche de l’album, misant sur un certain build-up très percussif. Au contraire, Last I Heard (…He Was Circling the Drain) y va d’une pièce chorale tourmentée mais très réussie. On dira ce qu’on voudra, mais Yorke a le don pour créer des ambiances réussies. C’est aussi vrai dans Twist, Dawn Chorus, Impossible Knots, et, dans une moins mesure, dans la finale Runwayaway, mais ce n’est pas égal partout : en fait, on sent que la portion centrale de l’album est moins mémorable que le reste, ce qui peut rendre l’expérience un peu plus laborieuse pour ceux qui ne recherchaient pas nécessairement les expérimentations électroniques. Tout est une question d’équilibre et c’est surtout là que l’album perd des points, à nos oreilles.

Tout de même, il y a du bon dans Anima et ceux qui cherchent justement une ambiance glauque et déprimante seront servis. On n’ira pas jusqu’à dire que cet album est un des meilleurs de 2019, mais c’est un travail impressionnant qu’a réalisé Yorke ici, lui qui fait déjà des miracles avec Radiohead. Dans le bon contexte, on suggère à tous d’essayer au moins une fois l’album. Et c’est sans parler du film accompagnant cet album, réalisé par nul autre que Paul Thomas Anderson.

À écouter : Last I Heard (…He Was Circlng the Drain), Dawn Chorus, Impossible Knots

7,4/10

Par Olivier Dénommée

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