Sorti le 6 mars 2020
Après avoir entendu le nom U.S. Girls quelques mois auparavant sans trop savoir de quoi il s’agissait, la curiosité l’a emporté quand on a vu passer l’album Heavy Light. C’est complètement à l’aveugle que l’on y a prêté une oreille pour apprivoiser cet album de pop expérimentale drôlement chargé.
Le projet de Meghan Remy n’hésite pas à aller dans toutes les directions. La première piste, 4 American Dollars, y va d’un morceau rétro et dansant drôlement réussi (quoiqu’un peu long à la fin), suivi d’Overtime, qui offre un enrobage musical nous rappelant un peu Adele… jusqu’à ce qu’arrive un sax trop intense dans le dernier tiers! Puis U.S. Girls se lance dans une ballade à sa façon, IOU.
Les surprises se multiplient au fil de l’écoute, comme dans Born to Lose, autant grâce à son énergie ambiguë que par l’ajout de vibraphone qui aura même droit à un solo, ou avec la rythmée And Yet It Moves / Y Se Mueve, chantée en espagnol. Mais notre préférée du lot est aisément Denise, Don’t Wait, qui a un petit quelque chose de solennel (probablement grâce aux percussions) dont on ne se tanne pas. Et, vers la fin de l’opus, on a droit à une The Quiver to the Bomb très bien ficelée qui n’est pas sans nous rappeler l’énergie (et les synthés) de Metric. Ça aurait même été la finale parfaite pour l’album, mais c’est plutôt à Red Ford Radio, un morceau a capella (mis à part des percussions) qui manque cruellement de magie. Dommage!
Sinon, à travers l’album, on a aussi droit à trois pistes parlées, qui frappent grâce à leurs thèmes (elles parlent de d’adolescence et de traumatismes dans la jeunesse, essentiellement), mais après les avoir entendues quelques fois, on passe ensuite notre chemin pour se concentrer sur les chansons qui sont déjà assez prenantes comme ça. Mention également à State House (It’s a Man’s World) qui s’ajoute dans notre liste de chansons à passer, malgré la pertinence du message.
Finalement, malgré plusieurs chansons très solides et des passages réussis un peu partout, on ne peut s’empêcher de trouver l’album inégal. Évidemment, on n’oublie pas qu’on a affaire à de la pop expérimentale, mais ça semble presque forcé par moment pour éviter à tout prix l’étiquette «radiophonique» alors que certains choix artistiques n’étaient pas nécessaires. Heavy Light contient quand même son lot de bons éléments et mérite quelques écoutes sérieuses. Pour notre part, ce n’est pas le coup de foudre, mais on comprend parfaitement ceux qui sont sous le charme de cette proposition de U.S. Girls.
À écouter : Born to Lose, Denise, Don’t Wait, The Quiver to the Bomb
7,4/10
Par Olivier Dénommée