Sorti le 3 avril 2020
Voilà déjà 5 ans que le duo électropop Purity Ring a sorti son deuxième album Another Eternity? On n’avait pas beaucoup entendu parler du groupe depuis et on avait un peu perdu espoir d’entendre une suite, mais voilà que Megan James et Corin Roddick sont de retour avec un troisième album justement titré Womb, peut-être un peu parce qu’il a pris de longues années à naître.
Après un premier album plutôt « witch house » et un deuxième déjà plus accessible, Purity Ring revient donc avec un troisième opus qui semble ne se donner aucune contrainte. Le premier contact qu’on a pu avoir avec l’album a été Stardew (selon la rumeur, le titre a été inspiré du jeu Stardew Valley, même si on va ailleurs musicalement), située en toute fin d’album : ce morceau nous laisse croire que le duo n’a pas tant changé après toutes ces années et qu’il n’a rien perdu de son sens de la mélodie et des beats dansants et accrocheurs. C’est une très bonne chose.
Après avoir commencé par la fin de l’album, attaquons-nous au reste : Womb démarre avec Rubyinsides, morceau lourd et un peu surchargé, laissant croire cette fois à un retour au son de l’album Shrines. (Parenthèse : c’est peut-être parce qu’on n’avait pas écouté de Purity Ring depuis plusieurs années déjà, mais on se sent un peu nostalgique à l’écoute de chaque nouvelle chanson du groupe. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, mais ça va nécessairement biaiser cette critique. Tenez-vous-le pour dit.) Ce n’est qu’après quelques bonnes écoutes que l’on a pu arrêter d’instinctivement comparer les nouvelles pistes aux deux précédents albums et qu’on a pu simplement les apprécier pour ce qu’elles sont.
En bref : au fil de l’écoute, on a droit à un Pink Lightning qui est un peu long à démarrer, mais qui vaut la peine une fois qu’on lui donne sa chance; l’album a son lot de «growers», ces chansons auxquelles on prend de plus en plus goût au fur et à mesure qu’on les écoute, incluant Peacefall, Sinew, Vehemence et Silkspun; et Femia se démarque en tant que force tranquille dont on ne peut plus se passer. On retrouve dans Womb le meilleur de ce qu’a fait Purity Ring depuis 10 ans et on est loin de s’en plaindre. Après tout, la recette fonctionne : une dualité entre les beats parfois lourds et agressants de Roddick et la voix juvénile et souvent réconfortante de James.
Le pire dans tout ça, c’est que Purity Ring n’a même pas eu besoin de réinventer la roue pour viser juste avec son troisième album. Le duo n’a eu qu’à prendre son temps pour bien faire les choses et se laisser désirer au passage pour avoir cet effet. Le temps sera le meilleur juge, mais pour le moment, disons que les deux premiers albums ont plutôt bien vieilli, ce qui est bon signe pour celui-ci.
À écouter : Femia, Silkspun, Stardew
8,0/10
Par Olivier Dénommée