Sorti le 27 mars 2020
Le groupe Zen Bamboo n’avait encore jamais lancé d’album complet, mais il s’est fait un nom ces dernières années après avoir lancé 4 EP montrant son évolution dans ses expérimentations musicales. D’ailleurs, si certaines propositions du groupe nous ont laissé perplexe par le passé, force est d’admettre qu’on finit par s’habituer et, dans certains cas, prendre goût à ce rock irrévérencieux dans les textes et souvent imprévisibles dans la direction musicale. Le premier album complet de Zen Bamboo, Glu, semble miser sur ces éléments qui commencent à faire sa renommée.
On l’avoue, on ne s’était pas dépêché a écouter Glu, craignant que le format ne rendrait pas justice à l’approche normalement punchée du groupe. Mais après avoir lu une quantité impressionnante de critiques élogieuses au sujet de cet album réalisé par Julien Mineau (Malajube), on s’est demandé si c’était justifié ou si Zen Bamboo profitait d’un buzz quelconque.
Or, une fois qu’on a passé l’écoute de la chanson introductive DIEU où il ne se passe franchement pas grand-chose, on se rend vite compte que c’est du sérieux que l’album nous livre! Autant les chansons sont surprenantes et souvent difficiles à apprivoiser les premières écoutes, autant elles restent dans l’oreille une fois que cette barrière est franchie. On pense particulièrement à J’<3 vivre, Regrets, Xoxoxo (même si on ne comprend toujours pas très bien le sens de ses paroles), B*nn* F**e, Chimpanzé et la finale OVNI, qui offrent leur lot de surprises (incluant des paroles de Simon Larose souvent énigmatiques), mais auxquelles on s’attache malgré nous assez rapidement.
Mais rendons aussi à César ce qui appartient à César : certaines pistes visent dans le mille dès la première écoute et contribuent à rendre l’album incontournable. Mtl tristesse, plutôt en mode nuances, s’écoute particulièrement bien en plus de livrer un excellent build-up en fin de chanson. Au contraire, Glu (coule sur moi) mise sur un indie rock énergique et irrésistible à souhait (et incluant un solide solo de synthés) alors que La chance propose probablement la musique et le refrain les plus sentis de l’opus.
Glu est à l’image de ce qu’a livré Zen Bamboo jusqu’à présent : un opus éclectique qui va dans toutes les directions, mais qui offre en même temps une certaine cohésion lorsqu’on apprend à l’apprivoiser. On n’ira pas aussi loin que d’autres critiques qui prédisent que le groupe deviendra le successeur des Karkwa et Malajube de ce monde, mais on n’a pas peur de dire que c’est un excellent premier album indie rock qui mérite quelques bonnes écoutes et qui ne l’aura vraiment pas volé s’il se retrouve dans les listes de fin d’année.
Après réécoute
L’album n’a pas vécu très longtemps que Zen Bamboo a déjà annoncé qu’il se séparait. L’annonce était plutôt ambiguë, mentionnant les vagues de dénonciations pour inconduites sexuelles tout en disant que la bisbille entre les musiciens et le chanteur Simon Larose dataient de bien avant. On en saura peut-être davantage un jour, mais en attendant, on prévoit que l’aura de ce premier album qui a finalement été le dernier risque de briller encore plus fort.
L’album est notamment disponible sur la page Bandcamp du groupe.
À écouter : Mtl tristesse, Glu (coule sur moi), La chance
8,0/10
Par Olivier Dénommée