Sorti le 1er septembre 2013
Shawn Jobin fait partie de la minorité fransaskoise (environ 2% de la population de la Saskatchewan), et verse dans un rap engagé, dans la langue de Molières. Son plus récent opus est un EP paru en 2013, bref mais chargé de sujets auxquels il semble tenir particulièrement. Malgré le titre Tu m’auras pas, on sent quand même un peu de modération dans le ton de Shawn Jobin.
Dès les premiers instants de Au nom d’une nation (Tu m’auras pas), on remarque son langage : alors qu’au Québec, on a développé un rap à l’accent québécois assumé, et de plus en plus franglais. Jobin, lui, semble s’est davantage inspiré du rap de France. Par contre, son sujet – la francophonie dans ce pays majoritairement anglophone – vise très juste, en plus de rappeler que le Québec n’a pas le monopole du français, chose que ses habitants ont tendance à oublier. Musicalement, rien d’exceptionnel : il ne tombe pas dans le gros beat à l’américaine, offrant plus de variété, mais ne se démarque pas particulièrement plus.
Ses autres chansons abordent l’idée d’un monde meilleur (Imagine et Combattant du monde) et les soldats (Lettres de loin), dans un texte finalement assez touchant. Quatre chansons seulement, mais on comprend très bien ce en quoi Shawn Jobin croit.
15 minutes pour ce mini-album, c’est évidemment très court. Cela ne laisse de temps que pour quatre pistes, qui sont pourtant assez pour montrer ses couleurs. Plus de subtilité dans ses textes auraient été bienvenues, comme on reste beaucoup dans le premier degré. Aussi, le temps confirmera que sa musique méritait d’être peaufinée davantage : le son du EP semblait légèrement en retard sur le reste du courant.
À écouter : Au nom d’une nation (Tu m’auras pas), Lettres de loin
7,2/10
Par Olivier Dénommée
Critique de salon 