Sorti le 3 février 2017
Assez étrangement, je n’avais jamais entendu parler de Rose Cousins avant tout récemment : le look du dernier album, Natural Conclusion, rappelait le style androgyne de Anatole, et le nom de l’artiste pouvait assez aisément être confondu avec celui des groupes qui utilisent une ambiguïté de genre et/ou de nombre. C’est finalement le hasard qui a fait en sorte que mes oreilles ont entendu ce qu’était véritablement Rose Cousins.
Chanteuse canadienne naviguant entre folk et pop, Cousins est active depuis le début des années 2000, mais la musique de Natural Conclusion semble atteindre un autre niveau : des chansons souvent intimistes mais intenses à la fois vont marquer les esprits à coup sûr. Tout commence avec Chosen, où on n’entend que la guitare et la douce voix de Cousins. Cette première chanson ne lève pas tout à fait, mais mais le bain pour l’ambiance du reste de l’album. S’ensuit Like Trees, qui troque la guitare pour le piano, instrument qui aura un effet presque magique sur dans l’opus. Cela se répètera sur des petits bijoux comme White Flag (qui rappelle un peu Are You Lost in the World Like Me du dernier album de Moby… en infiniment moins agressif), Tender Is the Man, Grace, Donoughmore et la très belle finale Coda.
On a aussi droit à des moments plus près du country, comme avec Freedom puis Chains, mais ceux-ci ne seront pas les plus significatifs ni les plus mémorables : Rose Cousins frappe bien plus fort avec ses ballades sans trop d’enrobages où sa voix nous envoûte. Les seules chansons plus chargées qui resteront en tête sont probablement The Grate, qui contient toutefois aussi des portions minimalistes, and Lock and Key.
L’opus semble avoir pour mot d’ordre la confidence, et Rose Cousins le rend très bien si c’est le cas. L’album, paru en début février, a quelque chose de réconfortant en hiver, étant doux et peu énergique, mais somme toute relativement lumineux dans ses mélodies. Natural Conclusion s’écoute très bien au complet, et même si certaines pistes sont moins accrocheuses que les autres, l’ensemble reste bien ficelé et la ligne conductrice rend le tout cohérent et agréable à écouter en boucle. Suffit de se mettre dans le bon esprit, et cet album pourrait aisément faire partie de la bande sonore de vos soirées fraîches.
À écouter : Tender Is the Man, Grace, Coda
8/10
Par Olivier Dénommée