Get Hurt – The Gaslight Anthem

gaslightanthem-gethurtSorti le 12 août 2014

Dans le repertoire autant punk-rock qu’indie-rock, rares sont les bands aussi prolifiques que The Gaslight Anthem, ce groupe du New Jersey qui a sorti pas moins de 5 albums complets en 7 ans. Le dernier effort du groupe, Get Hurt, représente une évolution dans le son, s’inspirant notamment de Pearl Jam. Moins punk qu’il a déjà été, on parle ici plutôt d’un album rock alternatif avec, tout de même, quelques surprises au passage.

Les premiers instants de Stay Vicious nous laissent croire à un album lourd, autant dans la musique que dans la voix de Brian Fallon. Le refrain nous ramène rapidement à la réalité avec sa douceur fredonnée et la ligne de guitare plus mélodique. On croit même entendre des notes de xylophone en arrière-plan. Malgré cette fausse impression de chanson agressive, il faut donner que ça s’écoute affreusement bien. À peu près le même commentaire s’applique pour 1,000 Years, mais dans une direction plus indie cette fois.

Avec la chanson-titre Get Hurt, on s’assume pleinement et on y va dans la power ballade. Elle s’écoute bien, mais il manque peut-être justement ce petit quelque chose de plus agressif pour qu’on n’ait pas l’impression d’écouter une chanson pop trop conventionnelle. Stray Paper ajoute un peu d’intensité, ainsi que quelques fois féminines en background.

Helter Skeleton pourra paraître familière dans son riff du début et qui revient à tous les couplets. Une petite inspiration rétro peut-être? C’est aussi une des premières pistes de l’opus à être plus rythmées et rapides, même si le refrain se fait, une fois de plus, plutôt doux. Underneath the Ground fait le chemin inverse de la plupart des autres chansons de l’album : il est très doux et émotif dans les couplets, pour devenir un peu plus chargé en énergie dans les refrains. Mentionnons encore la présence de synthés qui recréent des sons de carillons et la voix, qui semble presque faire une berceuse durant les couplets. Le résultat est particulièrement réussi.

Le premier single de l’album à être sorti est Rollin’ and Tumblin’. Heureusement, Get Hurt et Stay Vicious ont rapidement suivi pour rectifier le tir, parce que si on devait se fier uniquement à cette chanson brève et infiniment plus énergique que tout le reste de l’album pour supposer de l’énergie de l’album, il y aurai eu beaucoup de déception. On sent presque que cette chanson a été forcée sur l’album pour justement qu’il ne soit pas qu’un opus rock 100% doux.

Red Violins semble avoir une légère influence country, différent mais pas désagréable, et Selected Poems devient presque agressante à cause du mix. Trop de sons en même temps, trop peu de mélodie claire. Break Your Heart rappelle un peu I Won’t Back Down de Tom Petty dans l’énergie et la mélodie. Le tout en plus soigné et encore plus doux. Finalement, c’est Dark Places qui clôture l’album. Le début, plutôt minimaliste et discret, se transforme rapidement en quelque chose de plus rythmé, pour finir sur une bonne note.

Les critiques ont été mitigées sur le compte de l’album Get Hurt, et avec raison : il était question d’un virage, mais on ne pensait probablement pas que la formation allait s’adoucir autant. Malgré cela, il faut reconnaître que pratiquement tout sur ce disque est accrocheur à différents degrés. La force de The Gaslight Anthem est ce mélange entre punk-indie-rock et doux refrains inspirés. L’album regorge d’exemples qui vont en ce sens. Par contre, il a le défaut de sa qualité : les chansons sont accrocheuses et efficaces, mais plus on avance et plus cet effet semble s’effriter. Il manque un petit quelque chose pour garder l’attention pendant les 40 minutes et des poussières de l’album. Sinon, ça s’écoute aussi très bien en trame de fond, comme la plupart des chansons sont dans un registre doux, agréable pour la plupart des oreilles.

Version deluxe

Une version deluxe de l’album contient trois pistes supplémentaires, pour environ 11 minutes 30 de plaisir auditif supplémentaire. Sweet Morphine, par exemple, semble s’assumer dans une énergie plus folk-country, qui n’avait pas été tant poussée dans Red Violins. Mama’s Boys va ENCORE plus loin. Il reste néanmoins Halloween, qui nous ramène plutôt dans un registre indie. En résumé, si vous voulez entendre un peu plus du côté Heartland de The Gaslight Anthem, cette version devrait vous mettre de quoi vous mettre sous la dent.

À écouter : Stay Vicious, 1,000 Years, Underneath the Ground // Deluxe : Sweet Morphine

7,8/10

Par Olivier Dénommée


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