House of Many Rooms – Laila Biali

House-of-Many-RoomsSorti le 14 avril 2015

Dans sa carrière solo, la chanteuse et pianiste Laila Biali est reputée pour son jazz. Dans d’autres projets, elle verse plutôt dans la pop (notamment comme choriste pour Sting!). Son dernier projet, Laila Biali & the Radiance Project, offre un mélange des deux. Le meilleur des deux mondes, dirions-nous même!

Les premières écoutes frappent assez intensément : pour un album libellé dans le jazz, on a droit à quelque chose d’extrêmement pop. C’est dans la complexité des arrangements qu’on sent le background jazz, même si le tout est aussi teinté de pop, voire d’une touche plus classique à l’occasion. Aussi, l’album House of Many Rooms est le premier de Laila Biali où elle ne joue aucun cover. Tout y est original, ce qui est doublement impressionnant : le range des compositions semble si vaste qu’on peine à croire que cela vienne entièrement de son imagination.

Prenons la première chanson. Shadowlands est le titre, mais on a au contraire droit à la chanson la plus ensoleillée qu’on puisse imaginer. Musique simple qui laisse place à la mélodie puissante. Et comme si ce n’était pas assez, on ajoute une chorale gospel pour ajouter à l’intensité positive. Déstabilisant, mais terriblement agréable en même temps. Si cette chanson n’arrive pas à vous mettre de bonne humeur, rien n’y arrivera.

Love débute avec une ligne de piano familière, qui mène à une autre sympathique mélodie vocale. Très pop ici, à un peu tel que la chanson pourrait passer à la radio que personne ne broncherait. Pas aussi surprenant ni accrocheur, mais tout de même efficace. Come Anything, en revanche, offre probablement le refrain le plus poignant de l’opus. À donner des frissons à chaque fois! Sparrow, plus loin, offre presque la même qualité, en plus mélancolique. Mention également au arrangements plus automnaux de Shine et au build-up de Wait for Me plus loin.

Après un You qui ne lève pas tout à fait (on ne peut pas faire mouche à tout coup), on a droit à un Upside Down très puissant en termes d’arrangement. Les percussions très actives et les lignes de cordes ajoutent grandement à cette intensité, en plus d’un solo de saxophone endiablé à l’approche de la fin. Dans la même veine, Home offre des arrangements assez complexes, avec même un retour de la chorale. Cela se conclut finalement avec la ballade piano-voix Plainclothes Hero.

Chaque écoute semble rendre l’album meilleur, plus agréable à écouter. Pas qu’il ne l’est pas dès la première écoute, au contraire : on finit seulement à mieux saisir la ligne directrice qui a amené Laila Biali dans ces directions qu’elle n’avait pas autant explorées auparavant. Une excursion réussie dans le merveilleux monde de la musique populaire, avec un résultat même meilleur que le plus récent effort de Nikki Yanofsky, qui était déjà un solide album à tendance pop-jazz paru en 2014.

À écouter : Shadowlands, Come Anything, Home

8,3/10

Par Olivier Dénommée

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