Laila Biali – Laila Biali

Sorti le 26 janvier 2018

Chanteuse, musicienne et compositrice canadienne qui gagne à être connue, Laila Biali en a agréablement surpris plusieurs avec son précédent album lancé en 2015 en dosant très bien sa formation jazz et son penchant pop. Elle retente ici l’exploit avec un autre album, homonyme cette fois, qui explore encore diverses sonorités.

Got to Love démarre le tout avec une énergie gospel. Ce n’est pas sans rappeler le choix qu’elle avait fait en 2015, tout aussi intense et ensoleillé. Biali poursuit avec We Go, à l’énergie jazz bien assumée, mais c’est vraiment à Satellite qu’on retrouve avec plaisir toute la finesse qui avait fait le charme de House of Many Rooms, avec une douceur qui fait du bien sans sacrifier la qualité du build-up.

Jusqu’ici, toutes les pistes sont des compositions de Laila Biali. La première reprise à se faire entendre dans l’album est Yellow (Coldplay), qui le garde pratiquement la même énergie que Satellite et qui est tout aussi réussie. L’écoute se poursuit avec Refugee, qui fait un chemin inverse : chargée au début, avec un passage smooth jazz au milieu, pour mieux revenir en force. Dolores Angel tente de nous conquérir avec sa ballade pop, mais passera pour légèrement plus générique, malheureusement.

Queens of Hearts est particulière dans la mesure où on crédite Randy Bachman pour la co-composition. On n’a tout de même pas droit à un gros rock, mais on sent le désir d’offrir une chanson beaucoup plus intense qui expérimente davantage. C’est réussi, quoique cela semblait un peu forcé par moments comme on semblait sortir de la zone de confort de Laila Biali. Les expérimentations ne sont pas terminées : Serenbe et Code Breaking tentent également de nouvelles sonorités qui tranchent énormément avec le côté pop de l’opus.

Retour apprécié au pop, avec la reprise de I Think It’s Going to Rain Today (Randy Newman), suivie de la réussie Wind qui ramène les variations qui ont fait le succès de la première portion de l’album. On termine l’opus avec Let’s Dance (David Bowie), où Biali s’amuse avec les synthés. Intéressant, mais on aurait préféré une chanson plus représentative pour clore le tout.

Retournons à la comparaison avec House of Many Rooms : contrairement au précédent album, Biali tente de jumeler ses chansons pop avec des éléments plus «osés». Cela rendra la première écoute relativement corsée pour ceux qui s’attendaient à quelque chose du même calibre que son album de 2015. En même temps, même la pochette semblait nous indiquer qu’on voulait essayer des choses… Des lignes partout, dans dans toutes les directions. C’est effectivement ce à quoi on a droit, un album qui explore différentes avenues, qui plairont à des publics assez différents. Mais, du coup, rares sont ceux qui apprécieront chacune des pistes sans exception.

À écouter : Satellite, Yellow, Refugee

7,4/10

Par Olivier Dénommée

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