Sorti le 5 juin 2020
Près de deux ans après la parution de son premier long jeu, Le désordre pour le style, le duo de rock alternatif Babylones a enregistré quatre nouvelles chansons formant le EP Le tournesol géant. Celles-ci proposent « un accès intime et à un univers introspectif, riche et sensible », lit-on au sujet du bref opus décrit comme un «exutoire autobiographique».
On a eu des sentiments partagés pour Le désordre pour le style, lui qui mélangeait tellement les différentes énergies qu’on ne savait au final plus trop comment se sentir en l’écoutant. Le tournesol géant, réalisé par François Lafontaine, contient quant à lui quelques envolées, mais reste essentiellement dans un registre plus «posé», ce qui n’est pas pour déplaire. C’est d’ailleurs ce à quoi on a droit avec Je regarde briller la lumière, excellente entrée en matière mettant de l’avant le sens de la mélodie de Charles Blondeau et de Benoît Philie sans sacrifier la capacité à rehausser l’intensité d’un cran au bon moment.
On se risque même à proposer une chanson plus près de la tradition pop avec Annie (pourquoi t’es partie?), parlant d’amour à distance, qui est somme toute réussie et qui ne tombe pas dans le piège de la facilité. Quant à Ceux qu’on aime, on y va d’une douce ballade qui gagnera en intensité dans la dernière minute – une autre belle réussite qui s’écoute drôlement bien. En fait, on sent que seule la quatrième et dernière piste de l’album prend une direction différente du reste. Oiseau de paradis propose des sonorités ensoleillées, loin d’être désagréables, mais on sent que le traitement est un peu différent au niveau de certaines mélodies et des arrangements, comme si Babylones tenait à nous rappeler qu’il est avant tout un groupe de rock alternatif et que ses chansons peuvent encore nous surprendre un peu. Si c’est le cas, mission accomplie, mais cette finale est aussi celle sur laquelle on accroche le moins de cet EP. On préférait de loin le dosage réussi de Je regarde briller la lumière.
Si on avait émis beaucoup de bémols concernant la précédente sortie de Babylones, Le tournesol géant semble quant à lui plus assumé et «égal» dans son traitement indie rock, ce qui nous plaît grandement. En revanche, ceux qui préféraient leur facette moins prévisible y trouveront probablement moins leur compte. À chacun ses goûts, après tout!
Cet EP est disponible sur Bandcamp.
À écouter : Je regarde briller la lumière, Annie (pourquoi t’es partie?)
7,8/10
Par Olivier Dénommée