Par Olivier Dénommée
En décembre 2013, un Olivier Dénommée plein de rêves a écrit qu’il était certain que l’orchestre philharmonique Distant Worlds n’aurait pas le choix de revenir pour une troisième représentation en sol montréalais en 2014. Ce 2014 s’est vite transformé en le 11 février 2017 : oups! Ainsi, après plus de trois ans d’attente, Distant Worlds a cessé d’être aussi distant et a proposé du nouveau matériel, célébrant cette année son 10e anniversaire.
Le geek que je suis a assisté pour la troisième fois au concert. C’était plus fort que moi : les comparatifs se sont faits naturellement avec les deux précédents passages de l’orchestre dirigé par Arnie Roth.
Tout d’abord, la formule d’introduction était connue et prévisible : on commençait le concert avec Prelude, puis peu après on avait droit à un bref passage de Fanfare. Le clin d’œil reste réussi et toujours bienvenu, et la nostalgie n’a pas pris trop de temps à imprégner le public. Il n’aura d’ailleurs suffi que de quelques secondes pour avoir mes premiers frissons. L’ajout d’une chorale cette fois était bienvenue, mais celle-ci n’a pas été pleinement exploitée, ne se faisant entendre qu’à l’occasion, surtout en première partie. Distant Worlds, du haut de ses 10 ans, n’avait pas le choix de se renouveler, et a proposé de nouvelles interprétations. Le hic, c’est que les nouvelles chansons (Balamb Garden de FF8 et Cosmo Canyon de FF7) ne levaient pas autant que les pièces épiques qui ont été choisies dès le début… il y a bien une raison pourquoi elles n’ont pas été sélectionnées plus tôt pour être jouées en concert.
Distant Worlds tente de ratisser large, mais ne peut pas tout faire, on s’entend. Certains jeux, surtout de Final Fantasy 6 à 10, ont reçu «beaucoup d’amour» pendant la soirée, étant considérés comme des opus chouchous des amateurs. Un medley spécial mettant en vedette certains des moments forts de FF6 a été présenté, se concluant sur l’opéra Maria & Draco. Par contre, cette fois, c’était une version instrumentale qui était présentée… dommage parce qu’on avait une chorale complète sous la main ainsi que deux chanteuses backstage… D’ailleurs, les deux chanteuses, Susan Calloway et Rikki, ont toutes deux offert de belles performances pleines de nostalgie : qui pouvait se plaindre d’entendre les chanteuses originales sur leurs chansons préférées? Par contre leur présence limitée n’est pas ce qui aura marqué le plus la soirée.
Arnie Roth a quant à lui assuré qu’il travaillait sur du nouveau matériel, dont un nouveau medley de Chocobo (un effet réussi à chaque fois, surtout auprès de la gent féminine), et des compos issues du nouveau Final Fantasy, le 15… Un peu agace de sa part de dire qu’il offrira du neuf, mais pas pour Montréal! Au moins, la seconde portion du concert était un joli concentré de classiques. To Zanarkand, «un des deux classiques qui doivent être joués à tous les hommages à la musique de Final Fantasy», a été fort bien accueilli. L’autre incontournable? One Winged Angel, qui a été gardée pour le rappel, après la musique du Credit Roll. Même si une chorale a fait un excellent travail, il faut admettre qu’un ajout de près de 3000 chanteurs pour entonner «Sephiroth!» à l’unisson avait de quoi finir la soirée avec force. «Puissant» est un euphémisme, disons.
Une question demeure : cette attente a-t-elle valu la peine? Distant Worlds était venue deux fois en deux ans (2012 et 2013), et a probablement peiné à remplir la salle la seconde fois si elle a jugé bon d’attendre aussi longtemps pour revenir à Montréal. Cette fois, une chorale ajoutait une intensité supplémentaire, et deux chanteuses invités se sont fait entendre. Du coup, le coût des billets a substantiellement augmenté. Pour la même place, un billet était environ 40$ plus cher qu’en 2013. On a tout de même au droit à tout près de deux heures de musique, mais il fallait vraiment être un fan fini pour accepter de payer le plein prix, surtout si on venait accompagné. À n’en pas douter, le prochain passage de l’orchestre contiendra des morceaux très attendus… par contre je ne me risquerai pas à prédire la prochaine date!
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PS : Parents de jeunes enfants (lire : moins de 2 ans), si vous avez assez d’argent pour acheter deux billets à 100$ chacun, trouvez 20$ pour vous payer une gardienne parce que ce n’est pas vrai que l’on a à tolérer votre bébé qui pleure aux dix minutes. De grâce, on est à la Place des arts en train d’assister à un concert de classique, pas dans une salle communautaire au festival country de votre village. Je fantasme du jour où je n’aurai plus à faire de tels rappels qui devraient tenir du gros bon sens.