Sorti le 15 mars 2019
Le pianiste et compositeur italien Ludovico Einaudi est depuis plusieurs années un des artistes qu’on suit de près chez Critique de salon, lui qui livre presque immanquablement une musique néoclassique envoûtante. En 2019, il s’est lancé dans l’ambitieux projet Seven Days Walking, une série d’albums en sept parties. Et comme la totalité de l’œuvre, enregistrée avec l’aide de Federico Mecozzi (violon, alto) et de Redi Hasa (violoncelle), dure plus de 6 heures, on a préféré écouter, une à une, chacune des parties de cet album monumental, à commencer par Seven Days Walking (Day 1). Les autres critiques suivront.
Déjà, rappelons-nous que le dernier album de Einaudi, Elements, remontait à 2015. Cet album était donc bien attendu et il a l’avantage d’aller à l’essentiel : après avoir expérimenté un peu ces dernières années avec des effets électroniques, le pianiste se limite à une formation en trio pour la majeure partie de Day 1 et mise surtout sur son sens toujours intact de la mélodie.
Après une Low Mist Var. 1 particulièrement vaporeuse, on reconnaît le piano feutré de Einaudi dans Low Mist complimenté par les cordes qui ajoutent à l’intensité de la pièce. La montée est un peu lente, mais elle vaut bien l’attente et est assez représentative de l’esprit plus contemplatif d’une bonne partie de l’album (comme en témoigne le choix de Cold Wind Var. 1, pièce minimaliste et lente, comme extrait pour promouvoir la sortie).
On a tout de même droit à quelques morceaux plus «énergiques», comme Gravity, Golden Butterflies (un des morceaux les plus imagés) et The Path of the Fossils (qui ne fait que gagner en intensité jusqu’à presque exploser). Mais cette dualité est bien amenée et ne nous a pas dérangé outre mesure, surtout après qu’on ait entendu les musiques plus tourmentées que Einaudi a composées par le passé. Sinon, mentions spéciales à Fox Tracks, à Ascent et à la trop brève A Sense of Symmetry, nous ramenant nostalgiquement à l’énergie des premiers albums du compositeur. Même s’il compose de la musique intemporelle, en écoutant ces morceaux on croirait se replonger dans Eden Roc ou I Giorni, par exemple.
Au moment d’écrire ces lignes, on n’avait pas encore écouté le reste de cette œuvre en sept parties qu’est Seven Days Walking, mais si le reste est aussi bien ficelé que le Day 1, on a vraiment droit ici à une œuvre majeure signée Ludovico Einaudi. Vraiment, on a droit ici à un album qui revient à l’essence de ce qui a fait le succès du compositeur et qui plaira autant aux habitués qu’aux néophytes qui ont juste envie d’une belle musique agréable à écouter.
À écouter : Golden Butterflies, The Path of the Fossils, Low Mist Var. 2
8,2/10
Par Olivier Dénommée